COLLOQUE PROVINCIAL
DES DIRECTEURS ET
CHARGES D’ECOLES
MOUILA LES
16, 17 ET 18 AVRIL
2014
LYCEE PUBLIC
JEAN JACQUES BOUCAVEL
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Theme : LE DIRECTEUR D’ECOLE ET LE PARTENARIAT
Présente par
M. Hyanice BIGOUAGOU –
DILOUSSA IVANTSU
Ancien proviseur (1983 – 2008)
Maitre en anglais
Formateur des
formateurs en Education, option formateur des
directeurs d’établissements scolaires
Mesdames , Messieurs et chers
collègues enseignants,
Permettez –moi de remercier Monsieur le Directeur d’Académie
Provinciale et toute son équipe qui ont bien voulu m’inviter a ce colloque et
qui ont surtout pense a moi en tant qu’enseignant. Ce colloque porte sur la qualité
de l’éducation qui ne peut être impulsée que par vous, mesdames et messieurs
les directeurs d’écoles. Vous êtes les moteurs de l’efficacité et de la réussite scolaires. Vous avez, en
effet, une influence considérable sur la qualité de l’éducation qui est une
exigence essentielle mais relativement complexe. Elle nécessite un pilotage
prenant en compte toutes les composantes de l’école pour garantir qu’il atteint les objectifs émergeant
à partir d’un environnement économique et social.
Nul d’entre nous ne serait pas assez fou pour monter dans un
avion ou il n’ y aurait pas de pilote. Nul d’entre nous ne serait assez fou
pour monter dans un avion dont le pilote est bon au décollage mais nul a l’atterrissage.
Nul ne serait assez fou pour monter dans un avion pilote par un excellent
pilote qui refuserait de respecter les consignes de la tour de contrôle. Autant
le pilote ne travaille pas seul autant le directeur ne peut faire fonctionner
l’école seul. C’est l’affaire de tous
les usagers de l’école. Cette métaphore nous fait dire que l’éducation est un
domaine de responsabilités partagées, de dialogue nourrie entre les parties
prenantes de l’école et nous envoie a
pieds joints au thème qui nous réunit cet après – midi dans cette salle qui est
le directeur d’école et le partenariat ou encore la dynamique partenariale.
Le directeur d’école et le partenariat ou la dynamique
partenariale est une approche de la gestion participative. C’est l’expression
de la collaboration de tous telle préconisée par la conférence mondiale sur l’éducation
pour tous de 1990 a Jomtiem et le forum mondial sur l’éducation de 2000 a Dakar
qui ont appelé a mettre en place des larges partenariats…. Mais trêve de
discours, passons a l’examen proprement dit .
Qu’est-ce que le partenariat ?
L’école doit-elle s’ouvrir a son milieu ?
Le mot PARTENARIAT vient de l’anglais alors même qu’il est d’origine française dont le sens est parconnier qui signifiait
associe. Ce mot passe par l’Angleterre devient au 19 eme siècle partner. En
Anglais PARTENARIAT donne partnership qui signifie associe.
Lorsqu’on parle d’association, il y a une idée d’égalité, de
partage, d’action commune c’est-a-dire d’unité d’objectif et donc de
concertation. Le partenariat suppose donc une collaboration entre deux
personnes ou des groupes de personnes pour exécuter au mieux une mission donnée.
Eu égard a la deuxième question, permettez-moi de vous dire
qu’aujourd’hui l’établissement scolaire
ne peut plus vivre en vase clos, replie sur lui-même. Les gouvernants et surtout
les directeurs d’écoles ont compris que l’école ne détient plus seule le monopole de
la transmission du savoir. L’école lieu d’apprentissage et de vie devient le
centre d’un faisceau de relations. C’est au fond une microsociété qui est le
reflet de la société globale et en même temps le prolongement de la famille
dont elle complète l’éducation. Elle devient un centre d’intérêt économique et
social.
Sur le plan économique, l’Etat qui naguère subvenait intégrale ment
aux besoins de l’école en la dotant de tous les moyens matériels, didactiques
et humains s’est essoufflé. C’est la fin de l’Etat-Providence qui oblige les
directeurs d’écoles de recourir aux partenaires extérieures ( politiques, operateurs économiques)
Sur le plan social, les maux ( drogue, sexe, alcoolisme…) qui
minent la société font irruption a l’école. D’où la nécessité aux directeurs d’écoles
de recourir aux partenaires pour les sortir de l’école ou pour gérer les
conflits.
La gestion partenariale
est une approche qui suppose l’implication directe de tous les
partenaires de l’école communément appelée communauté éducative dans la gestion
a proprement parler de l’école. Par partenaires j’entends tous ceux qui d’une
manière ou d’une autre, contribuent au bon fonctionnement de l’école. Il s’agit
principalement :
-
des
parents d’élèves
-
des
syndicats d’enseignants
-
des
amicales d’anciens élèves
-
des
collectivités décentralisées
Le directeur d’école est le responsable
de cette communauté éducative. Mais comment définir le partenariat entre le
directeur d’école et les autres acteurs de l’école ?
Les associations des parents d’eleves
L’existence des APE remonte loin dans
le temps et leur rôle a évolué. Aujourd’hui
il existe dans notre pays, précisément depuis le 28 octobre 1997, année ou elle
a été reconnue par le MEN et le MINTER qui lui a attribue le numéro 0132, la Fédération
Nationale des Parents d’Elèves et d’Etudiants du Gabon. C’est l’organisme
charge de représenter toutes les APE au niveau national et même au niveau
international puisqu’il est membre de la FAPE ( fédération africaine des
parents d’élèves). Chaque école aujourd’hui dispose d’une APE dont le rôle est
de promouvoir les intérêts des apprenants en coopération avec le directeur d’école,
le conseil d’école , les enseignants. Elle veille aux intérêts et aux efforts
des pouvoirs publics pour doter les écoles des moyens matériels, pédagogiques
et didactiques pour une éducation de qualité. Il y a donc un partenariat tacite
entre la maison et l’école car il permet d’obtenir le meilleur de ce que l’école
a offrir. Il a été par exemple prouve que les enfants ont les meilleurs résultats,
se comportent mieux quand les parents et les enseignants coopèrent. Le
partenariat entre le directeur et les parents facilite l’atteinte des objectifs
et les attentes partagées envers les enfants. Je vous exhorte a accepter les
parents d’élèves dans vos établissements respectifs et cessez de les regarder
en chiens de faïence, de les considérer comme adversaires. Refuser de mettre en
place une APE dans vos établissements c’est refuser la qualité en éducation.
Les syndicats des enseignants
Il y en a en grand nombre chez
nous.ils sont a la fois des acteurs et des partenaires au sein de l’école et
ont toujours constitue les premiers interlocuteurs de l’Etat et de
l’administration scolaire. En effet si l’OIT demande a travers les
recommandations du bureau international du travail (BIT) que les travailleurs
participent a la gestion des entreprises qui les emploient de même les
syndicats des enseignants sont aussi des partenaires privilégies du MEN, leur
employeur.
Les enseignants, qui ont a la fois
des droits et des obligations doivent être consultes, doivent pouvoir donner
leur point de vue sur tout ce qui touche l’école, d’être associes a la
recherche des solutions aux crises qui frappent notre école. Ils doivent
participer a l’élaboration, a la mise en œuvre et a l’évaluation des programmes
en tant que partenaires pédagogiques. C’est dans ce sens qu’ils ont pris part
aux états généraux de l’éducation et de la formation de 2010. Toutefois c’est
une lapalissade que de dire que la démocratisation de l’école et l’implication
des syndicats ne sont plus que de vains
mots. C’est un tort que de refuser les syndicats aux différentes
commissions alors qu’il y a quelques années
ils étaient admis aux commissions de mutations par exemple.
Les amicales des anciens élèves
Je ne sais pas s’il en existe dans
les autres établissements mais je sais que le collège Val Marie en a et elle est
même reconnue par le MINTER. Les amicales des anciens élèves s’investissent de
plus en plus et contribuent a la réussite
et a la formation de leurs cadets en organisant des cours de soutien. Elles
s’impliquent aussi comme mécènes par des dons en espèces ou en nature ou en
organisant des activités socio éducatives
ou récréatives , génératrices des ressources pour l’école. C’est de
votre devoir si vous voulez améliorer les conditions de vie et de travail dans
votre école, de rechercher les anciens élèves et de les inciter a créer une
association.
Les collectivités locales
La loi 15/96 sur la décentralisation
n’est pas toujours effective. Le jour ou elle le sera les collectivités locales
auront un rôle important a jouer. La décentralisation, c’est le transfert de la
gestion de l’école, de l’administration centrale ou provinciale au niveau local
avec la participation effective des collectivités locales. Une décentralisation
efficiente suppose que les collectivités locales jouissent d’une certaine
autonomie dont l’Etat reconnait les compétences au niveau local. Les défis de
celle-ci sont nombreux et la décentralisation de la gestion des écoles est
vraiment nécessaire et se conjugue avec l’exigence d’efficacité et de
performance de l’éducation. Les collectivités locales, avec la loi 15/96 se
chargeront désormais :
-
de
l’équipement, de l’entretien, de la maintenance des écoles
-
du
recrutement et de la prise en charge du
personnel
-
des
partenariats avec les bailleurs de fonds : BAD-OIF- UNESCO-
Mais la décentralisation, tout comme
la présence des autres partenaires comme les APE et les syndicats des
enseignants, rencontre beaucoup de problèmes car le concept est nouveau. Il y a
donc des résistances. D’une part les directeurs d’écoles digèrent mal le fait
que des élus parfois analphabètes ou a peine instruits soient associes a la
gestion de l’école, d’autre part les élus locaux trouvent en la circonstance
l’occasion, non pas d’aider le directeur mais a lui régler les comptes ou a se faire sur les fonds de l’école, des
emprunts qui ne seront jamais rembourses. Le taux élevé d’analphabétisme et
d’illettrisme chez certains élus locaux risque de nuire a la communication et
surtout a la bonne gouvernance. Personnellement, je suis convaincu que pour
éviter la confusion dans les taches dévolues aux uns et aux autres, l’Etat
prendra soin de définir et de clarifier les rôles et attributions de chaque
acteur.
A ces partenariats, je me permets
d’ajouter les apprenants dans le cadre des mutuelles et des clubs de discipline
( journée de samedi). Ces clubs apportent aussi leur contribution à la vie de
l’école et a son bon fonctionnement. Dans les années quatre-vingt des écoles
ont réalisé des actions agricoles parmi lesquelles un champ de mais et
d’oseille, des pépinières. Je pense a l’école catholique de Kanda a Lebamba,
aux écoles catholiques St MARTIN et NOTRE DAME il y a trois ans.
Je me permets d’ajouter le PNLS pour
parler du sida et de ses dangers et de bien d’autres sujets.
Pour conclure, je voudrais vous rappeler que les participants
au Forum de DAKAR ont pris l’engagement de mettre en place des systèmes de
gestion et de gouvernance éducative qui soient réactifs, évaluables et
participatifs. La mobilisation des associations des parents d’élèves, des
syndicats d’enseignants, des amicales des anciens élèves et des collectivités
locales dans toutes les questions concernant l’école est impérative. La
dynamique partenariale constitue une panacée a même de contribuer a l’amélioration
de la qualité, de favoriser l’équité et surtout d’établir une plus grande
confiance au sein de la communauté.
La dynamique partenariale au-delà d’être une idée à la mode
peut devenir une arme significative contre l’échec scolaire.
Je vous remercie.
Sources
Journal AFIDES , l’école etle partenariat , 1998 et la qualité de l’éducation , Paris 2005
livre; la qualité en éducation