mardi 22 avril 2014

LE DIRECTEUR D'ECOLE ET LA DYNAMIQUE PARTENARIALE


COLLOQUE  PROVINCIAL  DES  DIRECTEURS  ET  CHARGES  D’ECOLES
                                             MOUILA  LES  16, 17 ET  18  AVRIL  2014
                                             LYCEE  PUBLIC  JEAN  JACQUES  BOUCAVEL
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    Theme :  LE  DIRECTEUR D’ECOLE ET LE PARTENARIAT
                                                                             Présente par
                                                   M. Hyanice BIGOUAGOU – DILOUSSA  IVANTSU
                                                                 Ancien proviseur (1983 – 2008)
                                                                  Maitre en anglais
                               Formateur des formateurs en Education, option formateur des
                                                         directeurs d’établissements scolaires

Mesdames , Messieurs et chers  collègues enseignants,

Permettez –moi de remercier Monsieur le Directeur d’Académie Provinciale et toute son équipe qui ont bien voulu m’inviter a ce colloque et qui ont surtout pense a moi en tant qu’enseignant. Ce colloque porte sur la qualité de l’éducation qui ne peut être impulsée que par vous, mesdames et messieurs les directeurs d’écoles. Vous êtes les moteurs de l’efficacité  et de la réussite scolaires. Vous avez, en effet, une influence considérable sur la qualité de l’éducation qui est une exigence essentielle mais relativement complexe. Elle nécessite un pilotage prenant en compte toutes les composantes de l’école  pour garantir qu’il atteint les objectifs émergeant à partir d’un environnement économique et social.
Nul d’entre nous ne serait pas assez fou pour monter dans un avion ou il n’ y aurait pas de pilote. Nul d’entre nous ne serait assez fou pour monter dans un avion dont le pilote est bon au décollage mais nul a l’atterrissage. Nul ne serait assez fou pour monter dans un avion pilote par un excellent pilote qui refuserait de respecter les consignes de la tour de contrôle. Autant le pilote ne travaille pas seul autant le directeur ne peut faire fonctionner l’école seul.  C’est l’affaire de tous les usagers de l’école. Cette métaphore nous fait dire que l’éducation est un domaine de responsabilités partagées, de dialogue nourrie entre les parties prenantes de l’école  et nous envoie a pieds joints au thème qui nous réunit cet après – midi dans cette salle qui est le directeur d’école et le partenariat ou encore  la dynamique partenariale.
Le directeur d’école et le partenariat ou la dynamique partenariale est une approche de la gestion participative. C’est l’expression de la collaboration de tous telle préconisée par la conférence mondiale sur l’éducation pour tous de 1990 a Jomtiem et le forum mondial sur l’éducation de 2000 a Dakar qui ont appelé a mettre en place des larges partenariats…. Mais trêve de discours, passons a l’examen proprement dit .
Qu’est-ce que le partenariat ?
L’école doit-elle s’ouvrir a son milieu ?
Le mot PARTENARIAT vient de l’anglais alors même qu’il  est d’origine française  dont le sens est parconnier qui signifiait associe. Ce mot passe par l’Angleterre devient au 19 eme siècle partner. En Anglais PARTENARIAT donne partnership qui signifie associe.
Lorsqu’on parle d’association, il y a une idée d’égalité, de partage, d’action commune c’est-a-dire d’unité d’objectif et donc de concertation. Le partenariat suppose donc une collaboration entre deux personnes ou des groupes de personnes pour exécuter au mieux une mission donnée.
Eu égard a la deuxième question, permettez-moi de vous dire qu’aujourd’hui  l’établissement scolaire ne peut plus vivre en vase clos, replie sur lui-même. Les gouvernants et surtout les directeurs d’écoles ont compris que  l’école ne détient plus seule le monopole de la transmission du savoir. L’école lieu d’apprentissage et de vie devient le centre d’un faisceau de relations. C’est au fond une microsociété qui est le reflet de la société globale et en même temps le prolongement de la famille dont elle complète l’éducation. Elle devient un centre d’intérêt économique et social.
Sur le plan économique, l’Etat qui naguère subvenait intégrale ment aux besoins de l’école en la dotant de tous les moyens matériels, didactiques et humains s’est essoufflé. C’est la fin de l’Etat-Providence qui oblige les directeurs d’écoles de recourir aux partenaires extérieures  ( politiques, operateurs économiques)
Sur le plan social, les maux ( drogue, sexe, alcoolisme…) qui minent la société font irruption a l’école. D’où la nécessité aux directeurs d’écoles de recourir aux partenaires pour les sortir de l’école ou pour gérer les conflits.
La gestion partenariale  est une approche qui suppose l’implication directe de tous les partenaires de l’école communément appelée communauté éducative dans la gestion a proprement parler de l’école. Par partenaires j’entends tous ceux qui d’une manière ou d’une autre, contribuent au bon fonctionnement de l’école. Il s’agit principalement :
-         des parents d’élèves
-         des syndicats d’enseignants
-         des amicales d’anciens élèves
-         des collectivités décentralisées
Le directeur d’école est le responsable de cette communauté éducative. Mais comment définir le partenariat entre le directeur d’école et les autres acteurs de l’école ?
Les associations des parents d’eleves
L’existence des APE remonte loin dans le temps et leur rôle a évolué.  Aujourd’hui il existe dans notre pays, précisément depuis le 28 octobre 1997, année ou elle a été reconnue par le MEN et le MINTER qui lui a attribue le numéro 0132, la Fédération Nationale des Parents d’Elèves et d’Etudiants du Gabon. C’est l’organisme charge de représenter toutes les APE au niveau national et même au niveau international puisqu’il est membre de la FAPE ( fédération africaine des parents d’élèves). Chaque école aujourd’hui dispose d’une APE dont le rôle est de promouvoir les intérêts des apprenants en coopération avec le directeur d’école, le conseil d’école , les enseignants. Elle veille aux intérêts et aux efforts des pouvoirs publics pour doter les écoles des moyens matériels, pédagogiques et didactiques pour une éducation de qualité. Il y a donc un partenariat tacite entre la maison et l’école car il permet d’obtenir le meilleur de ce que l’école a offrir. Il a été par exemple prouve que les enfants ont les meilleurs résultats, se comportent mieux quand les parents et les enseignants coopèrent. Le partenariat entre le directeur et les parents facilite l’atteinte des objectifs et les attentes partagées envers les enfants. Je vous exhorte a accepter les parents d’élèves dans vos établissements respectifs et cessez de les regarder en chiens de faïence, de les considérer comme adversaires. Refuser de mettre en place une APE dans vos établissements c’est refuser la qualité en éducation.
Les syndicats des enseignants
Il y en a en grand nombre chez nous.ils sont a la fois des acteurs et des partenaires au sein de l’école et ont toujours constitue les premiers interlocuteurs de l’Etat et de l’administration scolaire. En effet si l’OIT demande a travers les recommandations du bureau international du travail (BIT) que les travailleurs participent a la gestion des entreprises qui les emploient de même les syndicats des enseignants sont aussi des partenaires privilégies du MEN, leur employeur.
Les enseignants, qui ont a la fois des droits et des obligations doivent être consultes, doivent pouvoir donner leur point de vue sur tout ce qui touche l’école, d’être associes a la recherche des solutions aux crises qui frappent notre école. Ils doivent participer a l’élaboration, a la mise en œuvre et a l’évaluation des programmes en tant que partenaires pédagogiques. C’est dans ce sens qu’ils ont pris part aux états généraux de l’éducation et de la formation de 2010. Toutefois c’est une lapalissade que de dire que la démocratisation de l’école et l’implication des syndicats  ne sont plus que de vains mots. C’est un tort que de refuser les syndicats aux différentes commissions  alors qu’il y a quelques années ils étaient admis aux commissions de mutations par exemple.


Les amicales des anciens élèves
Je ne sais pas s’il en existe dans les autres établissements mais je sais que le collège Val Marie en a et elle est même reconnue par le MINTER. Les amicales des anciens élèves s’investissent de plus en plus  et contribuent a la réussite et a la formation de leurs cadets en organisant des cours de soutien. Elles s’impliquent aussi comme mécènes par des dons en espèces ou en nature ou en organisant des activités socio éducatives   ou récréatives , génératrices des ressources pour l’école. C’est de votre devoir si vous voulez améliorer les conditions de vie et de travail dans votre école, de rechercher les anciens élèves et de les inciter a créer une association.
Les collectivités locales
La loi 15/96 sur la décentralisation n’est pas toujours effective. Le jour ou elle le sera les collectivités locales auront un rôle important a jouer. La décentralisation, c’est le transfert de la gestion de l’école, de l’administration centrale ou provinciale au niveau local avec la participation effective des collectivités locales. Une décentralisation efficiente suppose que les collectivités locales jouissent d’une certaine autonomie dont l’Etat reconnait les compétences au niveau local. Les défis de celle-ci sont nombreux et la décentralisation de la gestion des écoles est vraiment nécessaire et se conjugue avec l’exigence d’efficacité et de performance de l’éducation. Les collectivités locales, avec la loi 15/96 se chargeront désormais :
-         de l’équipement, de l’entretien, de la maintenance des écoles
-         du recrutement et de la prise en charge  du personnel
-         des partenariats avec les bailleurs de fonds : BAD-OIF- UNESCO-
Mais la décentralisation, tout comme la présence des autres partenaires comme les APE et les syndicats des enseignants, rencontre beaucoup de problèmes car le concept est nouveau. Il y a donc des résistances. D’une part les directeurs d’écoles digèrent mal le fait que des élus parfois analphabètes ou a peine instruits soient associes a la gestion de l’école, d’autre part les élus locaux trouvent en la circonstance l’occasion, non pas d’aider le directeur mais a lui régler les comptes ou a  se faire sur les fonds de l’école, des emprunts qui ne seront jamais rembourses. Le taux élevé d’analphabétisme et d’illettrisme chez certains élus locaux risque de nuire a la communication et surtout a la bonne gouvernance. Personnellement, je suis convaincu que pour éviter la confusion dans les taches dévolues aux uns et aux autres, l’Etat prendra soin de définir et de clarifier les rôles et attributions de chaque acteur.
A ces partenariats, je me permets d’ajouter les apprenants dans le cadre des mutuelles et des clubs de discipline ( journée de samedi). Ces clubs apportent aussi leur contribution à la vie de l’école et a son bon fonctionnement. Dans les années quatre-vingt des écoles ont réalisé des actions agricoles parmi lesquelles un champ de mais et d’oseille, des pépinières. Je pense a l’école catholique de Kanda a Lebamba, aux écoles catholiques St MARTIN et NOTRE DAME il y a trois ans.
Je me permets d’ajouter le PNLS pour parler du sida et de ses dangers et de bien d’autres sujets.


Pour conclure, je voudrais vous rappeler que les participants au Forum de DAKAR ont pris l’engagement de mettre en place des systèmes de gestion et de gouvernance éducative qui soient réactifs, évaluables et participatifs. La mobilisation des associations des parents d’élèves, des syndicats d’enseignants, des amicales des anciens élèves et des collectivités locales dans toutes les questions concernant l’école est impérative. La dynamique partenariale constitue une panacée a même de contribuer a l’amélioration de la qualité, de favoriser l’équité et surtout d’établir une plus grande confiance au sein de la communauté.
La dynamique partenariale au-delà d’être une idée à la mode peut devenir une arme significative contre l’échec scolaire.
Je vous remercie.

Sources
Journal AFIDES , l’école etle partenariat , 1998 et la qualité de l’éducation , Paris 2005
livre; la qualité en éducation

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