LE CHEF D’ETABLISSEMENT FACE
AU MANAGEMENT
Depuis
les années 60, les systèmes d’éducation en Afrique subsaharienne connaissent
une importante remise en question. Divers intervenants dont les parents
d’élèves continuent à se plaindre de la qualité de l’éducation qui souvent
manque d’efficacité. Ces reproches découlent du manque de compétences et
parfois de la sous-qualification de certains chefs d’établissement. La qualité
de l’éducation dépend de la façon dont un établissement scolaire est géré et
principalement du rôle joué par le chef d’établissement qui en est le pilier et
le pivot sur lequel reposent l’enseignement/apprentissage et les performances
des apprenants.
Au
Gabon, le chef d’établissement est considéré comme un administrateur et un représentant
de l’Etat. Comme dans tous les pays de l’Afrique
centrale et même dans certains pays de l’Europe comme l’Espagne et le Portugal,
le chef d’établissement n’est pas élu parmi ses pairs, recruté par une
collectivité locale ou formé dans une
école de formation .Il est un enseignant primus inter pares. Cette conception
prévaut dans beaucoup de pays au niveau de l’enseignement primaire où le chef
d’établissement est un enseignant déchargé d’une partie de son service
d’enseignement, en fonction de la taille de l’école. Elle se rencontre aussi
dans l’enseignement secondaire du fait de la dimension des établissements. Elle
implique que le chef d’établissement n’a pas besoin d’autre qualification que
celles qui sont exigées pour les enseignants et qu’il peut revenir à sa
fonction d’enseignant.
La
thématique qu’ensemble nous allons développer est LE CHEF D’ETABLISSEMENT FACE AU MANAGEMENT. Il est donc souhaitable, pour mieux
comprendre nos travaux, d’expliquer les
termes :
-
Chef
-
Management
Et
de répondre aux questions suivantes :
-
A
qui pourrions – nous comparer le chef d’établissement ?
-
Le
chef d’établissement est – il un leader , un manager ou un administrateur ?
-
Quelles
sont les attitudes requises quand on devient chef d’établissement ?
-
Quels
sont les sept principes fondamentaux pour un chef d’établissement ?
Enfin
nous traiterons des contraintes liées à la fonction de chef d’établissement et
de ses nouveaux rôles.
I.
Ø La
notion de «chef »
dans nos différents établissements souligne un pouvoir de commandement et
d’obéissance conformément à une ligne hiérarchique héritée d’une tradition de
centralisation. Or avec l’évolution de cette fonction, la dimension autoritaire et la
personnalisation de la fonction du « chef » devraient progressivement s’effacer au profit d’une vision plus équilibrée du partage des
responsabilités.
Ø Le
management :technique
de direction ou de gestion de l’entreprise incluant la participation
active de tous les acteurs. TT PATERSON
nous dit que c’est la mise en œuvre et
coordination des fonctions et des personnes qui remplissent ces fonctions de
façon à atteindre un but donné ( cf ; différence entre leadership et
management)
Ø Un
leader :
définit une vision et une direction à long terme tout en développant une
stratégie pour produire des changements pour atteindre le but. Il transmet
cette vision à son équipe, il motive, il enthousiasme, il encourage.
Ø Un
manager :définit
les objectifs annuels ou à court terme. Il planifie, organise le travail, fait
le budget, décide, contrôle, résout les problèmes et parfois recrute les
collaborateurs.( rentrée, diagramme de Gantt)
Ø Un
administrateur :
Le chef d’établissement est un maillon
d’une chaîne hiérarchique qui tient son autorité et ses compétences de son
supérieur hiérarchique à qui il est subordonné. .
II.
Ø Commandant de bord, PDG
d’entreprise publique, chef d’orchestre, entraîneur d’équipe, bien des
métaphores ont été utilisées pour caractériser ce rôle.
III. Les attitudes requises
Ø
Le
code vestimentaire
Ø
Le
copinage
Ø
Le
devoir de réserve
Ø
La
revalorisation du travail des autres
Ø
La
responsabilité des erreurs des autres
IV. Les principes fondamentaux (7)
Ø
La
clarté ou le parler vrai
Ø
La
cohérence
Ø
Le
courage
Ø
La
considération
Ø
La
compétence
Ø
La
loyauté
Ø
La
transparence
Etre
chef d’établissement est un métier difficile car il se complexifie jour après
jour. Il est stressant, prégnant et contraignant. Etre chef d’établissement
c’est devenir un homme public au vrai sens du terme. Votre vie ne vous
appartient plus parce que vos faits et gestes sont scrutés et commentés. En
fait vous ne jouissez plus de votre liberté.
Le
métier de chef d’établissement est stressant parce qu’ un chef d’établissement est comparé à un
sandwich de salami au milieu du pain. Il est pressé de toute part par :
-
Les
collaborateurs directs : censeurs, surveillants, gestionnaires
-
Les
enseignants
-
Les
apprenants
-
Les
parents d’élèves
-
La
hiérarchie
Le
chef d’établissement gère plus les conflits que la pédagogie et fait moins donc
de l’administration.
B.
LES ROLES DU CHEF D’ETABLISSEMENT
B.1
Les rôles traditionnels
Ø
Historiquement
et traditionnellement, les rôles du chef d’établissement dans nos écoles,
collèges et lycées ont toujours porté sur :
-
La
gestion administrative
-
La
gestion des ressources matérielles
-
La
gestion des équipements immobiliers
-
La
gestion des ressources humaines
-
La
gestion des ressources financières
-
La
gestion des programmes d’enseignement et
pédagogique
-
La
sécurité
B.2.
Les nouveaux rôles
Comme
nous l’avons relevé au début de nos travaux, le chef d’établissement n’est plus
celui qui non seulement détient le pouvoir de commander et de sanctionner mais
celui qui partage ce pouvoir avec ses collaborateurs. Il doit d’abord faire
montre de beaucoup de compétences :
-
Des
compétences techniques : savoirs et savoir faire
-
Des
compétences humaines ; savoir être
-
Des
compétences managériales :savoir faire faire et faire savoir
Il est, en effet, le moteur de l’efficacité
scolaire et de la qualité des apprentissages. C’est celui qui détermine la
perception, l’image que le monde extérieur, les usagers et les autorités
hiérarchiques ont de son établissement.
Un établissement n’est plus une juxtaposition des classes mais un sous –
système à l’intérieur duquel différents éléments entretiennent des relations
d’interdépendance dynamique. Il s’agit aujourd’hui de gérer autrement. Le chef
d’établissement doit user du leadership éducationnel, mieux transformationnel
qui selon LAPOINTE et LANGLOIS « favorise le développement d’un
sentiment de pouvoir et de capacité d’agir chez tous les acteurs c’est-à-dire
qu’il permet le développement du processus d’empowerment dans lequel les
enseignants peuvent contribuer à la vision de l’établissement et deviennent
plus investis et plus engagés dans leur travail »
Qu »est
–ce que l’EMPOWERMENT ?
Il
correspond au partage du pouvoir par la mobilisation des collaborateurs, par
leur motivation, par leur participation c’est-à-dire que les enseignants se
sentent co-responsables de leur propre travail.
Outre
les rôles classiques il faut y ajouter
Ø
La
gestion pédagogique
Ø
La
fonction d’animation
Ø
La
fonction de formateur
Ø
La
communication
Ø
Les
relations aux autorités, aux parents, avec les enseignants , avec
l’environnement économique et social
En
conclusion, Chers collègues,
Aujourd’hui,
ce qui prévaut dans nos établissement ce sont :
1)
le
management qui prévaut est le management baladeur. Un chef d’établissement ne
doit pas s’emmurer, rester confiné dans son bureau comme s’il était prisonnier
ou comme s’il avait peur de ses collaborateurs et de ses apprenants. Un chef
d’établissement doit se faire connaître et doit connaître tout le monde.
2)
Le
leadership transformationnel puisque celui-ci s’intéresse aux parties prenantes
impliquées : parents, enseignants, apprenants, personnels de soutien,
autorités politiques, administratives, militaires, réligieuses et à leurs
relations. Il s’appuie sur une modification des attitudes. Les leaders
transformationnels sont des agents de changement parce qu’ils oeuvrent pour une
culture de qualité , pour une culture de l’établissement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire