LE VIH/SIDA ET LA COMMUNAUTE
EDUCATIVE
Le 1er décembre de
chaque année marque la journée mondiale du sida. Cette pandémie est sans doute
la pire des tragédies qu’ait jamais connu l’Afrique, région du monde la plus
touchée. Le sida affecte toutes les couches sociales des plus pauvres aux plus
riches. D’après le dernier rapport de l’ONUSIDA/OMS de 2005, 25,8 millions de
personnes vivaient avec le VIH en Afrique subsaharienne. Beaucoup d’efforts ont
été faits par les différents gouvernements
dans cette partie de l’Afrique singulièrement en Ouganda, au Kenya et au
Zimbabwe où l’on observe aujourd’hui une diminution de la prévalence du VIH.
Mais qu’en est –il du Gabon ?
Cette année, le thème retenu par
le ministre de la santé est « le VIH/SIDA et les communicateurs ».
Les journalistes constituent l’une des couches la plus vulnérable au même titre
que les forces de sécurité et les enseignants. Selon le ministre de la santé et
selon le rapport de 2009, la prévalence se situe à 4.9 soit 63.000 personnes
vivant avec le VIH en 2009. Le Gabon a pour objectif : Zéro et veut ainsi
atteindre l’objectif 6 des OMD qui est de combattre le VIH/SIDA, le paludisme
et les autres maladies. Le Gabon fait beaucoup d’efforts pour lutter contre la
propagation de la maladie et pour aider ceux qui sont déjà infectés. Parmi ces mesures,
le Gabon
·
a créé dans toutes les provinces des CTA
·
a réduit les prix des antirétroviraux
·
organise souvent des séminaires de renforcement
des capacités des leaders
·
soutient les ONG luttant contre la
pandémie : PNLS, RESA, COLUSEMEN…..
·
favorise la création dans les écoles, collèges
et lycées des clubs INFOSIDA
Malgré tous ces efforts et toutes
les campagnes de sensibilisation peu de compatriotes prennent conscience de la
gravité de la maladie. Ils sont peut-être peu informés. De ce fait l’éducation
doit jouer un rôle important. Plus les gens ont fait des études, mieux ils sont
informés sur les moyens d’éviter la maladie et plus ils sont aptes à changer
leur comportement. Cette éducation n’est possible qu’à l’école. Or l’école
elle-même ou mieux le système éducatif lui – même est en péril. Les personnels
d’encadrement et les enseignants sont malades et meurent. Les apprenants sont
touchés directement ou indirectement par la maladie. Bien que nous ne
disposions pas des statistiques sur le nombre de décès des enseignants, je
prends le risque d’affirmer que beaucoup d’enseignants meurent du sida même si
le nombre reste inférieur.
Le sida est encore tabou chez
nous. Cela est dû aux pesanteurs culturelles. Les gens préfèrent dire que tel
enseignant, par exemple, est décédé de « longue maladie, de courte
maladie » ou parlent encore de « décès brutal ». Les
enseignants souffrant du sida ont honte de déclarer leur séropositivité ou
leur sérologie parce qu’ils ont peur de
la stigmatisation, de la discrimination ou de l’isolement. Ils craignent le
jugement des élèves, des parents et de ne plus être considérés comme des modèles.
Il en est de même pour les apprenants infectés.
Aussi le VIH/SIDA est – il un
obstacle à la réalisation de l’EPT. Pour favoriser l’atteinte de l’objectif n°6
des OMD, il est important que le Gabon implémente les programmes communs
relatifs au système scolaire des pays membres de la CEMAC. Il s’agit
d’introduire l’éducation au VIH/SIDA dans le curriculum officiel. Aujourd’hui
cette éducation est intégrée dans des disciplines comme SVT, Education Civique,
Sciences Sociales ayant un lien étroit avec le thème. Je pense que l’étude de
ce thème est superficiel. Je propose que ce thème soit considéré comme une
discipline à part entière au même titre que les disciplines sus-citées.
Gérer l’éducation dans un
contexte de VIH/SIDA interpelle tous les acteurs du système éducatif. C’est un
créneau par lequel le Gabon peut vaincre la pandémie du VIH/SIDA. C’est
pourquoi je vous propose la réflexion d’un groupe d’étudiants en M2 Pro de l’université
Senghor d’Alexandrie (2009 /2010).
ASPECTS
|
EFFET DU
VIH/SIDA SUR L’EDUCATION
|
IMPACT DU
VIH/SIDA SUR LE PROGRES
|
ACTIONS A
PRENDRE
|
Education
|
-
baisse du taux de scolarisation
-
baisse de la
qualité de l’éducation
-
absentéisme
-
l’offre et la
demande diminuent
|
-
l’offre de
scolarisation décroît
-
la qualité de l’éducation
est compromise : qualité médiocre
-
l’absentéisme
des enseignants compromet les performances des apprenants
-
obstacles à l’atteinte
des OMD et de l’EPT
|
-
supprimer les droits de scolarisation pour les
enfants directement et indirectement touchés
-
distribuer gratuitement des manuels à ces enfants
-
organiser des formations continue et permanente en
faveur des enseignants
-
instaurer une analyse des facteurs et risques de
vulnérabilité et une analyse comportementale chaque trimestre à travers un
processus participatif
-
rechercher des partenaires pour l’appui des
programmes extrascolaires
-
développer des programmes pour l’éducation au
VIH/SIDA
|
Etudiants : Aboudou
Bonou – Cécile SIRIBIE – Elisa FADANKA – Fati Dodo KARIMOU- Haoua KONE –
Hyanice BIGOUAGOU DILOUSSA – Mathieu NONGUI, Université Senghor, 2010
REFERENCES :
·
Biennale
de l’éducation en Afrique,Libeville, Gabon, 27 – 31 mars 2006
·
Education
au VIH et Sida, programmes harmonisés d’intégration dans les systèmes scolaires
des pays de la CEMAC, Unesco, 2008
·
L’impact
du VIH et du Sida dans le système éducatif Burkinabé, IIPE
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