L’année 2000 a été déclarée année de la culture de la paix.
L’on demandait à tous les citoyens du monde de :
·
privilégier
le dialogue
·
stigmatiser
les différences de toute sorte
·
d’entreprendre
des actions constructives pour asseoir durablement la paix
L’école en tant qu’institution ne peut se mettre à l’écart.
D’ailleurs dans le rapport de l’Education : UN TRESOR EST CACHE DEDANS, Jacques
DELORS écrit « Face aux multiples défis de l’avenir,
l’éducation apparaît comme un atout indispensable pour permettre à l’humanité
de progresser vers des idéaux de paix, de liberté et de justice sociale »
Interrogeons – nous sur :
·
la
notion de paix
·
le
rôle de l’école
·
le
rôle du chef d’établissement
·
les
finalités de l’école gabonaise
Dans les Etats Généraux de 1983 auxquels son excellence
MOUITY NZAMBA a pris une part active, ( il a été le président de la commission
n°2 dont le thème était :quelle réforme et quelles structures ?), les
finalités de l’école gabonaise sont de deux types :
·
former
des hommes et des femmes libres de penser et d’agir sans nuire aux autres,
capables d’intégrer les valeurs traditionnelles, respectueux des traditions
authentiques.
·
L’éducation
doit former des hommes et des femmes équilibrés physiquement et moralement
épanouis.
Nulle part dans ce document, il n’est fait référence au concept
de PAIX. Par contre dans la loi 16/66 en
son article 3, il est écrit « l’enseignement doit assurer la
formation physique intellectuelle, morale et civique du citoyen. Il doit
contribuer à l’unité nationale et à la cohésion sociale » .Le décret 632/PR/MENESRIPPG qui a
été adopté lors de la dernière mandature des députés, dans la sous – section
IV, en son article 79, il est écrit « développer les valeurs fondamentales
de respect, d’amour de l’autre, de la tolérance, de l’acception des
différences, de la solidarité et de la culture de la paix » .
Enfin le mot PAIX est lâché.
Le concept de PAIX recouvre beaucoup de significations
variées ( paix intérieure, paix sociale). La paix, ce n’est pas seulement
absence de conflits mais c’est le respect des droits de l’Homme (justice,
égalité, dignité). Malheureusement partout dans le monde la paix est menacée.
L’école même est menacée. Les problèmes extérieurs à l’école y rentrent
progressivement ( vol, harcèlement, vandalisme, discrimination, injustice,
absence de démocratie…) . Et comme l’écrit A. MOUGNIOTTE dans L’Ecole de la
République : pour une éducation à la démocratie) « quand les choses vont mal,
l’on se tourne vers l’éducation et la formation »
Aussi voudriez – vous bien comprendre que l’école ne peut pas
se démarquer des problèmes sociaux parce que c’est une institution de la
société. L’école est un agent d’intégration à la société. C’est le moyen le
plus sûr pour enseigner les valeurs sociales et morales. L’école doit donc être
un terrain du respect des droits de l’Homme.
QUEL EST LE ROLE DE L’ECOLE ?
Le rôle de l’école, c’est de développer le sens des valeurs
universelles et les types de comportement. C’est d’amener les apprenants à se
connaître eux – mêmes, à comprendre les autres qui sont différents d’eux, à
s’approprier les notions de justice, d’égalité, de liberté, de tolérance et de
démocratie. Toute discipline, toute activité offre des possibilités de
communiquer aux apprenants les valeurs par lesquelles l’école contribue à la
paix.
·
L’enseignement
des langues locales : c’est un vecteur d’apprentissage transculturel.
C’est seulement par la maîtrise de sa langue que l’on peut comprendre la
culture de l’autre. Il y a nécessité au
Gabon de mettre sur pied une politique linguistique et de généraliser
l’enseignement des langues locales dans nos établissements scolaires.
·
La
littérature : c’est une clé pour l’étude des valeurs. L’étude d’autres
cultures fournit une base qui permet de comprendre les valeurs et les
expériences des autres d’une façon plus vivante et humaine. L’étude des
cultures autochtones aiderait à mieux nous connaître et à mieux nous
comprendre. Il y a en effet trop de
stéréotypes.
·
L’Education
civique et l’éducation à la démocratie : c’est apprécier et reconnaître
les valeurs pour la vie en commun. C’est favoriser le vivre-ensemble.
·
Les
sciences : c’est une question d’éthique et de responsabilité :
éducation environnementale…..
En un mot, l’école doit être au service de l’humanité, doit
enseigner la tolérance, doit développer le sens de la responsabilité, doit
apprendre à vaincre l’égoisme. L’école doit favoriser le vivre – ensemble dans
le respect des règles communes et dans le souci de promouvoir la démocratie à
travers :
·
Le
foyer socio – éducatif et ses clubs ( expression libre des apprenants)
·
Le
conseil des élèves/délégués ( discuter des questions liées à la bonne marche de
la classe)
·
La
coopérative scolaire( initiation à la responsabilité)
·
L’assemblée
des classes (réunion apprennants/PP ou maître pour discuter de l’organisation
de la vie de la classe)
Le
conseil des classes ( présence des apprenants avec avis)…….
MAIS COMMENT
TOUT CECI PEUT –IL ETRE POSSIBLE ? QUEL EST LE ROLE DU CHEF
D’ETABLISSEMENT ?
Comme
pour toutes les autres organisations sociales, la réalisation des objectifs
dépend de la qualité de son leadership. Dans tous nos établissements scolaires,
le chef d’établissement est le premier responsable. Il a plusieurs
tâches : gestion administrative, gestion pédagogique, gestion financière,
gestion du patrimoine immobilier, gestion des relations –école, parents,
communauté- gestion de l’équité. Pour réussir l’éducation à la paix à l’école,
il faut outre le leadership pédagogique, un autre type de leadership qui est le
leadership éthique ou moral. Ce type de leadership est ancré dans un profond
respect de la personne humaine, dans la critique de l’intolérance et dans la
promotion des valeurs universelles. En effet, par ses règlements, ses codes de
vie et ses orientations pédagogiques, l’école est imprégnée des valeurs et des
principes moraux : ainsi les questions morales, d’éthique et de justice
sont au cœur de l’éducation. Le leadership éthique repose sur plus de
sollicitude envers les jeunes par l’empathie, l’écoute, le pardon, l’offre
d’une seconde chance. Le chef d’établissement est le moteur de toute action
éducative. C’est donc lui qui doit amener toute la communauté éducative à
respecter les droits de l’homme. Que les chefs d’établissement aujourd’hui
apprennent à se défaire du leadership
bureaucratique car il pollue le climat scolaire de l’établissement.
Pour
conclure, l’école ne doit pas seulement être un moyen d’ascension sociale mais
elle doit nous amener à comprendre notre milieu et l’autre pour espérer vivre dans
le monde de Pangloss. L’école gabonaise va contribuer à la paix si seulement si
nous respectons les principes de citoyenneté et de démocratie car comme l’écrit Olivier REBOUL « l’école
doit enseigner ce qui unit et ce qui libère. Ce qui libère c’est le savoir utilisable du
jugement ».
Bibliographie/Référence
-
Revue Echanges n°4, décembre 2003
-
Revue Echanges n°3, automne 2004
-
Le leadership des directions d’établissement scolaire, Florianne LUTHI, éd. L’Harmattan
-
Education scolaire et lien social en Afrique noire, Marcus NDONGMO, éd. L’Harmattan
-
Education aux valeurs, Félicité MUHIPUNDU,éd.GRESHS
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