vendredi 5 octobre 2012

Contribution de l'école gabonaise à la culture de la paix



L’année 2000 a été déclarée année de la culture de la paix. L’on demandait à tous les citoyens du monde de :
·        privilégier le dialogue
·        stigmatiser les différences de toute sorte 
·        d’entreprendre des actions constructives pour asseoir durablement la paix
L’école en tant qu’institution ne peut se mettre à l’écart. D’ailleurs dans le rapport de l’Education : UN TRESOR EST CACHE DEDANS, Jacques DELORS écrit  «  Face aux multiples défis de l’avenir, l’éducation apparaît comme un atout indispensable pour permettre à l’humanité de progresser vers des idéaux de paix, de liberté et de justice sociale »
Interrogeons – nous sur :
·        la notion de paix
·        le rôle de l’école
·        le rôle du chef d’établissement
·        les finalités de l’école gabonaise
Dans les Etats Généraux de 1983 auxquels son excellence MOUITY NZAMBA a pris une part active, ( il a été le président de la commission n°2 dont le thème était :quelle réforme et quelles structures ?), les finalités de l’école gabonaise sont de deux types :
·        former des hommes et des femmes libres de penser et d’agir sans nuire aux autres, capables d’intégrer les valeurs traditionnelles, respectueux des traditions authentiques.
·        L’éducation doit former des hommes et des femmes équilibrés physiquement et moralement épanouis.
Nulle part dans ce document, il n’est fait référence au concept de PAIX. Par contre dans la loi 16/66  en son article 3, il est écrit  « l’enseignement doit assurer la formation physique intellectuelle, morale et civique du citoyen. Il doit contribuer à l’unité nationale et à la cohésion sociale »  .Le décret 632/PR/MENESRIPPG qui a été adopté lors de la dernière mandature des députés, dans la sous – section IV, en son article 79, il est écrit  « développer les valeurs fondamentales de respect, d’amour de l’autre, de la tolérance, de l’acception des différences, de la solidarité et de la culture de la paix » . Enfin le mot PAIX est lâché.
Le concept de PAIX recouvre beaucoup de significations variées ( paix intérieure, paix sociale). La paix, ce n’est pas seulement absence de conflits mais c’est le respect des droits de l’Homme (justice, égalité, dignité). Malheureusement partout dans le monde la paix est menacée. L’école même est menacée. Les problèmes extérieurs à l’école y rentrent progressivement ( vol, harcèlement, vandalisme, discrimination, injustice, absence de démocratie…) . Et comme l’écrit A. MOUGNIOTTE dans L’Ecole de la République : pour une éducation à la démocratie) « quand les choses vont mal, l’on se tourne vers l’éducation et la formation »
Aussi voudriez – vous bien comprendre que l’école ne peut pas se démarquer des problèmes sociaux parce que c’est une institution de la société. L’école est un agent d’intégration à la société. C’est le moyen le plus sûr pour enseigner les valeurs sociales et morales. L’école doit donc être un terrain du respect des droits de l’Homme.
QUEL EST LE ROLE DE L’ECOLE ?
Le rôle de l’école, c’est de développer le sens des valeurs universelles et les types de comportement. C’est d’amener les apprenants à se connaître eux – mêmes, à comprendre les autres qui sont différents d’eux, à s’approprier les notions de justice, d’égalité, de liberté, de tolérance et de démocratie. Toute discipline, toute activité offre des possibilités de communiquer aux apprenants les valeurs par lesquelles l’école contribue à la paix.
·        L’enseignement des langues locales : c’est un vecteur d’apprentissage transculturel. C’est seulement par la maîtrise de sa langue que l’on peut comprendre la culture de l’autre. Il  y a nécessité au Gabon de mettre sur pied une politique linguistique et de généraliser l’enseignement des langues locales dans nos établissements scolaires.
·        La littérature : c’est une clé pour l’étude des valeurs. L’étude d’autres cultures fournit une base qui permet de comprendre les valeurs et les expériences des autres d’une façon plus vivante et humaine. L’étude des cultures autochtones aiderait à mieux nous connaître et à mieux nous comprendre. Il y  a en effet trop de stéréotypes.
·        L’Education civique et l’éducation à la démocratie : c’est apprécier et reconnaître les valeurs pour la vie en commun. C’est favoriser le vivre-ensemble.
·        Les sciences : c’est une question d’éthique et de responsabilité : éducation environnementale…..

En un mot, l’école doit être au service de l’humanité, doit enseigner la tolérance, doit développer le sens de la responsabilité, doit apprendre à vaincre l’égoisme. L’école doit favoriser le vivre – ensemble dans le respect des règles communes et dans le souci de promouvoir la démocratie à travers :
·        Le foyer socio – éducatif et ses clubs ( expression libre des apprenants)
·        Le conseil des élèves/délégués ( discuter des questions liées à la bonne marche de la classe)
·        La coopérative scolaire( initiation à la responsabilité)
·        L’assemblée des classes (réunion apprennants/PP ou maître pour discuter de l’organisation de la vie de la classe)
Le conseil des classes ( présence des apprenants avec avis)…….

MAIS COMMENT TOUT CECI PEUT –IL ETRE POSSIBLE ? QUEL EST LE ROLE DU CHEF D’ETABLISSEMENT ?

Comme pour toutes les autres organisations sociales, la réalisation des objectifs dépend de la qualité de son leadership. Dans tous nos établissements scolaires, le chef d’établissement est le premier responsable. Il a plusieurs tâches : gestion administrative, gestion pédagogique, gestion financière, gestion du patrimoine immobilier, gestion des relations –école, parents, communauté- gestion de l’équité. Pour réussir l’éducation à la paix à l’école, il faut outre le leadership pédagogique, un autre type de leadership qui est le leadership éthique ou moral. Ce type de leadership est ancré dans un profond respect de la personne humaine, dans la critique de l’intolérance et dans la promotion des valeurs universelles. En effet, par ses règlements, ses codes de vie et ses orientations pédagogiques, l’école est imprégnée des valeurs et des principes moraux : ainsi les questions morales, d’éthique et de justice sont au cœur de l’éducation. Le leadership éthique repose sur plus de sollicitude envers les jeunes par l’empathie, l’écoute, le pardon, l’offre d’une seconde chance. Le chef d’établissement est le moteur de toute action éducative. C’est donc lui qui doit amener toute la communauté éducative à respecter les droits de l’homme. Que les chefs d’établissement aujourd’hui apprennent  à se défaire du leadership bureaucratique car il pollue le climat scolaire de l’établissement.

Pour conclure, l’école ne doit pas seulement être un moyen d’ascension sociale mais elle doit nous amener à comprendre notre milieu et l’autre pour espérer vivre dans le monde de Pangloss. L’école gabonaise va contribuer à la paix si seulement si nous respectons les principes de citoyenneté et de démocratie  car comme l’écrit Olivier REBOUL « l’école doit enseigner ce qui unit et ce qui libère.  Ce qui libère c’est le savoir utilisable du jugement ».




Bibliographie/Référence

-         Revue Echanges n°4, décembre 2003
-         Revue Echanges n°3, automne 2004
-         Le leadership des directions d’établissement scolaire, Florianne LUTHI, éd. L’Harmattan
-         Education scolaire et lien social en Afrique noire, Marcus NDONGMO, éd. L’Harmattan
-         Education aux valeurs, Félicité MUHIPUNDU,éd.GRESHS
 

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