mercredi 12 septembre 2012

Le chef d'établissement catholique et la pastorale



                 Le chef d'établissement catholique et la pastorale
Aujourd’hui nous vivons dans un monde pluriculturel et pluri-scolaire. Dans ce contexte, chaque partenaire éducatif : Etat, privés, religion-doit affiner et approfondir sa spécificité. L’église catholique ne peut échapper à cette exigence. Elle veut montrer que l’école catholique est d’abord un espace public qui rend un service public à l’humanité et à la société civile pour un mieux- vivre ensemble. Ce qui différencie l’école catholique des autres, c’est sa référence à l’Evangile et au Christ qui occupent d’ailleurs une place de choix dans le projet éducatif. Il se traduit essentiellement dans les moyens requis et mis en œuvre pour proposer la foi catholique et animer la communauté éducative. Pour éduquer un enfant il faut l’aimer et donc l’éducation n’est rien d’autre qu’un apprentissage d’amour. Et le chef d’établissement catholique doit être au cœur de cet amour en favorisant la mise en place du temps de catéchèse et l’ouverture des membres de la communauté éducative à la dimension spirituelle, en proposant un éveil religieux et en permettant aux enfants de grandir en humanité.
Aussi comprenez – vous qu’outre les rôles administratif, matériel , financier, pédagogique, le chef d’établissement catholique doit animer la pastorale scolaire. Il évolue dans un milieu réligieux. Il doit vivre sa chrétienté et la partager aux autres. Comment ? Trois fonctions sont essentielles :
                                       Annoncer
                        Dieu révélé par Jésus Christ
Le temps passé dans l’enseignement catholique doit apporter à chaque jeune une possibilité privilégiée dans sa vie, de lui faire rencontrer le Christ, ou tout au moins de lui permettre d’entendre écho de la Bonne Nouvelle.  
L’annonce de la Parole doit viser à instaurer un climat d’épanouissement et de paix établi sur la vision de générosité, de confiance respectueuse et d’espérance de chacun. L’Ecole catholique est un lieu où une première annonce de l’Evangile peut être explicitement adressée à tous, dans le respect des convictions de chacun, et sans préjuger de la réponse. Cette première annonce peut se comparer aux discours de Pierre dans les Actes des Apôtres. Elle doit permettre un dialogue régulier et organisé.
C’est le rôle du chef d’établissement catholique de veiller à ce que les élèves aient un enseignement des faits religieux

                                SERVIR
                 Par l’éducation, servir l’homme.
Le projet de l’enseignement catholique c’est la promotion d’une personne autonome, responsable et au service des autres :
Chaque établissement doit répondre à cette exigence par l’attention qu’il porte à chacun et par la définition d’un projet éducatif référé à l’Evangile. A la suite du Christ chacun est appelé à découvrir sa vocation humaine et spirituelle de fils de Dieu et de frère des hommes.L’éducation promeut la personne en lui permettant de participer à sa propre construction. Il appartient au chef d’établissement de faire en sorte que chaque membre de la communauté éducative participe à ce projet où chacun est appelé à grandir pour se mettre au service de ses frères.De ce fait le chef d’établissement catholique doit :
· Inscrire le règlement intérieur dans le projet éducatif. Il est écrit et vécu dans le respect de la personne (des élèves vers les adultes et des adultes vers les élèves).
· Faire vivre les instances de dialogue :
Avec les élèves, celles où ils peuvent s’exprimer et prendre des responsabilités (par exemple en donnant de la réalité à la fonction de délégué élève, en créant des conseils des délégués, en donnant aux enfants la gestion de la coopérative, en mettant sur pied une association des parents d’élèves).
·         Eduquer à l’universel
Les actions de solidarité internationale, les réflexions thématiques (autour du développement durable, de la mondialisation, du commerce équitable…..) doivent s’inscrire dans le projet de l’établissement afin de leur donner toute la mesure d’une action éducative. Cette dimension de l’éducation au développement et de l’ouverture à l’universel en enseignement catholique donne un sens à la lumière de l’Evangile :Travailler à l’avenir d’un monde meilleur et à entretenir l’indignation devant l’injustice, éduquer au respect des différences.

                               Célébrer
              Rejoindre le temps de Dieu.
Célébrer pour créer un espace communautaire ouvert :
Toute communauté humaine et toute communauté chrétienne se retrouve à l’occasion de célébrations. Dans nos établissements catholiques, célébrer en petits ou en grands groupes c’est créer une chance de faire vivre un espace communautaire ouvert. C’est se donner un temps et un espace pour des signes de fraternité, pour le partage de la parole, pour l’appel à la vie intérieure et l’ouverture à la prière. Célébrer, c’est se donner une occasion de rejoindre le temps de la fidélité, le temps de Dieu.
De ce fait le chef d’établissement catholique doit rythmer l’année scolaire par le calendrier liturgique:
 A chaque grande fête de l’Eglise, il doit  s’interroger sur les moyens de la marquer dans la vie de l’établissement par des célébrations au moment des temps forts de l’année scolaire et notamment au moment de la rentrée et de la clôture de l’année scolaire. Ces  célébrations doivent être ouvertes à tous, sans obligation de célébration eucharistique mais avec l’idée de proposer du sens. Le chef d’établissement est tenu de prendre la parole en conformité à sa mission ou pour remercier toute la communauté éducative qui l’a aidé dans sa tâche si complexe.

Toutes ces valeurs ont malheureusement disparu. Aujourd’hui l’on ne perçoit plus de différence entre l’école catholique et les autres. Tous les maux – violence, drogue, prostitution, incivisme – pénètrent chaque jour dans les écoles catholiques. Les résultats sont  mauvais. Toutes les vertus théologales comme la foi, l’espérance, la charité et morales cardinales comme la justice, la tempérance, la force, le goût de l’effort et du travail bien fait ont aussi disparu. Les raisons sont tout simples :
·         Les chefs d’établissement ne sont pas chrétiens ou s’ils le sont, ils ne confessent pas la foi catholique
·         Le recrutement des enseignants est fait par le ministère de l’éducation nationale.
·         La direction nationale de l’enseignement privé catholique ne maîtrise pas les enseignants qu’elle ne connaît d’ailleurs que superficiellement.
·         La catéchèse n’est plus enseignée si tant est que les enseignants sont musulmans ou des églises éveillées
·         La prière, lieu de communion, n’est plus obligatoire
·         Les religieux ont déserté les établissements au motif qu’ils ne se reconnaissent plus dans ce qui se fait.
A mon sens, pour remédier à cette situation, pour que l’école catholique mérite de nouveau la confiance des parents, la conférence épiscopale doit revoir les critères de nomination aux fonctions de chef d’établissement et envoyer une lettre de mission à ceux-là qui sont promus en insistant sur la dimension pastorale. Elle doit aussi engager des discussions avec le ministère de l’éducation nationale pour que soit respecté l’esprit de l’accord cadre signé entre le Vatican et l’Etat gabonais.

dimanche 9 septembre 2012

L'Eglise catholique du Gabon en deuil

L'Eglise catholique du Gabon et singulièrement le diocèse de Mouila est en deuil. En effet l'abbé Ghislain Mouanda,curé de la paroisse de Moabi est décédé le  samedi 1er septembre 2012 à l'hôpital des armées de Libreville. L'abbé Ghislain a été un grand pasteur qui a su tout au long de sa vie marquer d'une pierre blanche son ministère. Homme affable, sociable, attentif et toujours à l'écoute de l'autre, il a su attirer confiance et estime.
L'abbé Ghislain a servi dans les paroisses de Sindara, de st Kisito à Mouila, de  Mbigou, de Mandji et de Moabi.
Né en 1948 à Sindara d'une famille chrétienne, l'abbé Ghislain a été enterré le samedi 8 septembre 2012 non loin du collège Val Marie aux côtés de ses confrères: le Père Berthelot et l'abbé Monanga.